Ces mouvements religieux qui fascinent en RDC
Dans un pays comme la RDC, où la liberté de culte est garantie par la constitution, il n’est pas étonnant d’y voir la diversité des religions. Mais ce qui reste du moins stupéfiant, c’est de constater la montée en puissance de certaines tendances religieuses qui menacent la survie, entre autres, du catholicisme, décrit comme la première religion en RDC. En dehors de nombreux fidèles qu’elles ont déjà piqués à l’église catholique, ces tendances religieuses exercent également une énorme influence sur la société congolaise. D’où la motivation d’enquêter sur les particularités qui font de chacun de ces mouvements religieux unique en son genre. Oui, la curiosité est un vilain défaut, évidemment. Mais quand un fait devient saillant, ça vaut la peine de chercher à y voir plus clair.
- Église de Réveil

Au grand Congo, les ‘églises de réveil’, issues du mouvement pentecôtiste, se multiplient jour après jour.
Beaucoup plus dans des coins où l’extrême pauvreté bat son plein, les ‘églises de réveil’ poussent leur avancée et gagnent du terrain face aux concurrents grâce à leurs enseignements basés sur la bénédiction divine qui se traduirait par l’abondance des biens matériels.
Ces ‘églises de réveil’, avec à leur tête des leaders religieux appelés simplement ‘pasteurs’, élargissent leur champ d’action par le biais de nombreuses activités religieuses telles que les campagnes des prières et les séminaires évangéliques qu’elles organisent.
Elles s’approprient également les chaines de télévision, à travers lesquelles elles diffusent des enseignements bibliques et des ‘accomplissements des miracles’, dans le but d’attirer de plus en plus d’adeptes.
La plupart des pasteurs des ‘églises de réveil’ s’autoproclament ‘apôtres ou prophètes’ de Jésus Christ. Certains déclarent être « des envoyés spéciaux de Dieu » avec comme mission de débarrasser les ouailles de tous les maux, notamment de la misère, qu’ils considèrent comme l’un des symptômes de possession ou d’infestation démoniaque.
Séduits par les « miracles » et les enseignements qui promettent la fortune (de la part de Dieu) en contrepartie d’offrandes que les pasteurs leur exigent, nombreux sont ceux qui désertent leurs religions d’enfance [catholicisme, islam, etc] et s’entassent dans ces ‘églises de réveil’ en espérant vaincre la spirale de la crise. D’où le fait que ces ‘églises de réveil’ ne cessent de proliférer en RDC.
- Kimbanguisme

Bien qu’ils aient certains points communs du fait qu’ils prêchent tous la Bible et reconnaissent la divinité de Jésus Christ, le Kimbanguisme a tout de même des particularités qui brouillent la similitude avec les ‘églises de réveil’.
Le Kimbanguisme est une religion syncrétique qui fusionne les enseignements du christianisme avec certaines croyances traditionnelles.
Contrairement aux ‘églises de réveil’, qui croient de façon directe à la souveraineté de Jésus Christ, le Kimbanguisme se présente comme étant la religion de Jésus Christ sur terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu (qui en serait le fondateur, selon leur histoire officielle).
Même si le Kimbanguisme enseigne également l’évangile du Christ, il s’attache néanmoins beaucoup plus à la sainteté de Simon Kimbangu et le proclame comme le seul prophète envoyé par Jésus Christ sur terre.
Il prêche l’amour du prochain, l’amour du travail, l’obéissance aux lois divines et, tout comme les pasteurs des ‘églises de réveil’, les chefs religieux kimbanguistes aussi déclarent avoir le monopole des guérisons miraculeuses. Pour y arriver, en sus des prières, ils utilisent l’eau et l’argile venues de Nkamba, une localité à l’ouest de la RDC décrite comme la « ville sainte » vu que c’est le lieu où Simon Kimbangu est né.
- VU.VA.MU

Si le Kimbanguisme se réfère à la Bible et croit en Jésus Christ par l’intermédiaire de Simon Kimbangu, eh bien dans VU.VA.MU ou « église des noirs » comme certains l’appellent, on reconnait la divinité de Simon Kimbangu, certes, mais la Bible et Jésus Christ y sont les sujets de moquerie.
Comme son nom l’indique, VU.VA.MU, acronyme de « Vutuka Vana Mpambu Uvidila » une phrase en Kikongo qui peut se traduire en français par : « retournons là où nous nous sommes perdus », est une religion négro-africaine qui prône le retour à l’authenticité de la race noire. Car selon elle, les Noirs se seraient perdus à cause de l’adoption des cultures colonialistes.
Le VU.VA.MU enseigne que chacune des races possède son propre dieu, ses premiers ancêtres, sa terre, sa langue et sa culture auxquels elle doit s’attacher fortement. Mais que la race noire aurait perdu les siens à cause de la colonisation qui a apporté ses religions, entre autres, le christianisme. « Raison pour laquelle la race noire est aujourd’hui au bas de l’échiquier mondial », commente Kimpo, un fervent croyant dans VU.VA.MU
Le VU.VA.MU considère Jésus Christ comme un « dieu des Blancs ». Il manifeste un mépris absolu envers la Bible.
Il vénère « M’fumu Kimbangu» (seigneur Kimbangu) qu’il considère comme sauveur et libérateur de la race noire.
Bien que les deux religions croient en Simon Kimbangu, VU.VA.MU fustige le Kimbanguisme en le soupçonnant d’être la nouvelle forme du christianisme.
Voilà juste une poignée de religions qui fascinent en RDC et qui prouvent bien que la plupart des congolais attachent une énorme importance à l’existence d’un être suprême.
Mais malgré cette pluralité des religions, la cohabitation entre Congolais demeure pacifique. Car la tolérance occupe une grande place au détriment de l’intolérance dans la société congolaise.
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